L’auto-guérison

S’aider soi-même lors de la perte d’un proche

Un être cher est mort

(Par Alan D. Wolfelt)



Vous êtes maintenant confronté au besoin pénible mais important de prendre le deuil. Le deuil est l’expression ouverte des pensées et sentiments que l’on éprouve à l’égard du décès et de la personne qui est décédée. C’est un élément essentiel de la guérison. Vous entamez un voyage souvent affolant, douloureux, éprouvant et parfois solitaire. Cet article présente des suggestions pratiques pour vous aider à surmonter votre chagrin.

Sachez que votre chagrin est unique

Votre chagrin est unique. Chacun exprime sa douleur à sa façon, et votre expérience sera influencée par divers facteurs : votre relation avec la personne décédée; les circonstances du décès; votre réseau de soutien émotionnel; et vos antécédents culturels et religieux. Ces facteurs vous incitent à pleurer la personne disparue à votre façon. Ne tentez pas de comparer votre expérience à celle des autres ni de présumer la durée de votre deuil. Envisagez plutôt une démarche « au jour le jour » qui vous permettra de pleurer à votre propre rythme.

Partagez votre douleur

Exprimez votre peine ouvertement. En partageant votre douleur, vous vous consolerez de votre chagrin. Le fait de l’ignorer ne la fera pas disparaître; mais si vous en parlez souvent, vous vous sentirez mieux. N’ayez pas peur d’exprimer vos émotions, ne soyez pas trop rationnel. Cela ne signifie pas que vous perdez le contrôle de vous-même ou perdez la raison. C’est une partie normale de votre deuil.


Trouvez des amis ou des parents qui écouteront sans juger. Il ne s’agit pas de vous précéder ou de vous suivre, mais de vous accompagner. Évitez ceux qui critiquent ou tentent de vous dérober votre chagrin. Ils vous diront peut-être « courage! », « continue à vivre » ou « sois heureux ». Ces commentaires sont certainement faits de bonne foi, mais vous n’êtes pas obligé de les accepter. Vous avez le droit d’exprimer votre chagrin; personne ne peut vous en priver.

Attendez-vous à ressentir une multitude d’émotions

Une perte affecte votre tête, votre cœur et votre âme. C’est pourquoi votre deuil sera marqué par une variété d’émotions : confusion, désorganisation, crainte, culpabilité, soulagement ou émotions vives. Ces émotions se succéderont parfois rapidement ou surviendront simultanément.



Aussi étranges qu’elles puissent paraître, ces émotions sont normales et saines. Tirez-en des leçons. Et ne soyez pas étonné si, tout à coup, vous éprouvez des élans de chagrin, même aux moments les plus inattendus. Ces élans peuvent être affolants et vous donner un sentiment d’impuissance, mais ils sont une réponse naturelle à la mort d’une personne aimée. Trouvez quelqu’un qui comprendra vos sentiments et vous permettra d’en parler.

Acceptez la torpeur

Les personnes qui perdent un être cher ressentent souvent une torpeur ou un engourdissement. Cette torpeur joue un rôle important : elle permet à vos émotions de se mettre au diapason de ce que votre cerveau sait déjà. En outre, elle contribue à vous isoler de la réalité du décès jusqu’à ce que vous soyez plus en mesure d’accepter ce que vous refusez de croire.

Reconnaissez vos limites physiques et émotionnelles

Vos sentiments de perte et d’affliction vous fatigueront probablement et ils vous empêcheront de penser clairement et de prendre des décisions. En outre, votre manque d’énergie vous ralentira. Respectez les impératifs de votre corps et de votre esprit. Soyez indulgent envers vous-même : reposez-vous tous les jours, mangez des repas équilibrés, réduisez votre charge de travail, autant que possible. Prendre soin de soi, ce n’est pas s’apitoyer sur soi-même, mais simplement survivre.

Établissez un réseau de soutien

Il n’est pas toujours facile de se tourner vers les autres et d’accepter leur soutien, surtout lorsqu’on a très mal. Mais l’acte le plus compassionnel que vous puissiez effectuer en ces temps difficiles consiste à établir un réseau de soutien composé d’amis et de parents sensibles qui vous fourniront la compréhension dont vous avez besoin. Trouvez des personnes qui vous encourageront à être vous- même et accepteront vos sentiments – qu’ils soient heureux ou tristes.

Ayez recours aux rites

Les rites funéraires font plus que reconnaître la mort d’un être cher. Ils vous apportent le soutien de personnes aimantes. Mais surtout, les funérailles vous offrent un moyen d’exprimer votre douleur ouvertement. En éliminant ce rite, vous risqueriez de réprimer vos sentiments et de priver tout le monde de la possibilité de rendre hommage à une personne qui a été et sera toujours aimée.

Embrassez votre spiritualité

Si vous êtes croyant, utilisez des moyens qui vous semblent appropriés pour exprimer votre foi. Entourez-vous de gens qui comprennent et appuient vos croyances religieuses. Si le décès d’un être cher vous met en colère contre Dieu, sachez que ce sentiment est un aspect normal du deuil. Trouvez un interlocuteur qui ne critiquera pas vos sentiments de douleur et d’abandon.

Tentez de donner un sens au décès

Il se peut que vous vous demandiez : « Pourquoi est-il mort? Pourquoi de cette façon? Pourquoi maintenant? » Cette recherche d’un sens est un aspect normal du processus de guérison. Certaines questions ont une réponse. D’autres, non. En réalité, c’est le fait de poser des questions qui guérit, et non le fait d’y répondre. Trouvez un ami coopératif qui prêtera une oreille attentive pendant que vous tentez de donner un sens au décès.

Chérissez vos souvenirs

Les souvenirs constituent un des legs les plus précieux après la mort d’un être cher. Chérissez-les. Partagez-les avec votre famille et vos amis. Reconnaissez que vos souvenirs vous feront rire ou pleurer. Quel que soit le cas, ils sont le témoignage durable de la relation que vous entreteniez avec cette personne à laquelle vous teniez tant.

Acceptez et surmontez votre douleur

Pour pouvoir aimer de nouveau, vous devez pleurer la mort de l’être aimé. Si vous n’exprimez pas ouvertement votre douleur, vous serez incapable de guérir. Si vous la niez, vous la rendrez plus confuse et accablante. Acceptez et surmontez votre douleur.


Se résigner à sa douleur exige du temps. Souvenez-vous : la douleur est un processus, et non pas un événement. Soyez patient et tolérant envers vous-même. N’oubliez pas que la mort d’un être cher transformera votre vie à jamais. Cela ne signifie pas que vous ne serez jamais heureux, mais simplement que vous ne serez plus la même personne que vous étiez avant le décès.



Le chagrin est une expérience marquante. On peut en dire autant de votre capacité de guérir. En assumant votre deuil, vous vous dirigez vers de nouveaux défis, de nouvelles réalisations.

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